Le bâtiment écoresponsable de Carrières/Seine
Premier poste de consommation d’énergie dans le monde, le bâtiment est très concerné par les défis du développement durable. Afin d’obtenir un bâtiment écoresponsable, nous sommes vigilants à tous les niveaux. En effet, le projet de l’école de Carrières s’inscrit dans une démarche où l’impact environnemental est au centre de nos préoccupations.
UN BÂTIMENT ÉCORESPONSABLE, QUÈSACO ?
Un bâtiment écoresponsable doit respecter un certain niveau de performance énergétique inscrites dans la réglementation thermique RT2012. Cette dernière fixe des exigences de résultats en matière de conception du bâtiment, de confort, de consommation d’énergie ainsi que de moyens.
Le bâtiment écoresponsable est notamment bien isolé, étanche à l’air et ventilé de façon suffisante mais contrôlée. Conçu à partir de matériaux recyclables, il se doit d’incarner une synergie entre l’architecture, l’ingénierie structurelle et l’écologie.
NOTRE RÉPONSE AUX EXIGENCES D'UN BÂTIMENT ÉCORESPONSABLE
Écoresponsable sur le bâti existant
Parti pris : Faire le choix d’un bâtiment existant et profiter d’une structure existante, déjà construite, en réduisant de fait l’impact d’une nouvelle construction. Les matériaux retenus pour la réhabilitation sont donc nobles et pérennes. Ils permettent ainsi de limiter l’emploi de traitements, l’entretien et laisser le temps marquer son empreinte vivante.
Problématique : Transformer un rez-de-jardin composé d’un immense atelier en deux salles de classe spacieuses.
Objectif : Offrir un écrin aux enfants à travers des espaces soignés, clairs, épurés et lumineux. Insérer du mobilier adapté à la taille et la force des enfants. Et respecter les espaces définis.
Une enveloppe extérieure comme manteau isolant
Parti pris : Il s’agit d’offrir à la fois une carapace de protection et une identité forte au bâtiment dans un contexte pavillonnaire. Nous avons aussi profité de cette nouvelle identité pour améliorer considérablement les performances thermiques du bâtiment.
Solution : Nous avons choisi de couvrir l’ensemble du bâtiment (murs et toiture) d’un grand manteau d’isolant. Puis, il a fallu protéger cet isolant par un matériau pérenne, le shou sougi ban, du bois brûlé selon dans la tradition japonaise de protection naturelle. Issus de filières écocertifiées et transformées en Aquitaine, les lames de douglas brûlées en surface offrent ce contraste entre extérieur et intérieur.
Les menuiseries datant des années 70 ont été déposées pour être réemployées dans un projet de cabanes touristiques en Belgique. Elle sont remplacées par des fenêtres en chêne massif offrant plus de luminosité, fabriquées et assemblées en Auvergne.
Concernant la toiture, les anciennes tuiles devenues trop poreuses ont été concassées et réemployées sur place limitant ainsi leur impact. Les nouvelles tuiles en fibrociment viennent parfaire cette idée de protection.
Un aménagement intérieur lumineux
Parti pris : Maintenir des espaces les plus ouverts possible ; abonder en lumière naturelle et en vues vers l’extérieur (trois orientations pour chaque classe) ; et offrir un maximum de sécurité et un environnement sain.
Solution : En partant du sol existant, nous avons choisi un plancher chauffant basse température au plus près des usages des enfants. Ceci permet de les envelopper d’une température agréable. Le sol a ensuite été couvert de linoleum, conçu à partir de 97% de matériaux naturels : huile de lin, farine de bois, jute et dans notre cas de fèves de cacao concassées.
Les murs existants, laissés bruts dans cette première phase, portent la marque des années passées telle une pierre patinée.
Les plafonds, quant à eux, assurent le traitement acoustique et thermique des espaces intérieurs par des panneaux constitués de laine de bois et de fibres d’épicéa certifiés HQE.
L’agencement intérieur, fixe ou mobile, est réalisé à partir de panneaux de contreplaqué de bouleau filmés, et les portes sont en pin. Les sanitaires sont habillés de grès cérame et de terre cuite.
Pour finir, nous avons cherché à rester cohérents jusqu’aux luminaires, dans la limite d’un budget cohérent. En laissant leur chance aux designers, nous avons choisi ACdO qui fait travailler des artisans locaux pour réaliser des lampes à la main à partir de bouteilles recyclées.
En un temps record, Odile nous permet d’ouvrir notre école Montessori à Carrières-sur-Seine en respectant les réglementations en vigueur. Elle y intègre une démarche environnementale forte pour le bien-être des enfants et des éducateurs. Ainsi, elle travaille sur trois pans : le bâti existant, l’enveloppe extérieure et les aménagements intérieurs.
Odile DU FOU, architecte et fondatrice chez OfDA – Office for Design and Architecture
